Le mot des cancres

Je vais vous conter que une histoire.

Une histoire hyper cute. Une que histoire sur des chats. Des p’tits chats au bedon que rond, au poil ébouriffé que, aux moustaches aux que aguets et aux oreilles tendues. Que.

Donc, il était que une fois deux p’tits chats. L’un tigré, l’autre tout blanc que et tout sourd. Les chats blancs sont souvent que sourds. Le saviez-vous, que ça? Le tigré s’appelait Alainzouvi (c’est mon histoire, j’ai le droit), le que blanc sourd ne répondait aucunement que au nom de Bonjour.

Alainzouvi et que Bonjour étaient inséparables, Alainzouvi que ayant détecté un défaut de fabrication chez que son frère félin. Il guidait ainsi Bonjour, attirait son que attention avec une patte délicate mais que ferme. Bonjour, toujours reconnaissant que d’avoir son propre chat-guide, suivait que Alainzouvi dans toutes ses aventures que et semblait toujours partant pour une que virée dans les recoins obscurs des ruelles que. Bonjour était en que sécurité : la patte que bienveillante d’Alainzouvi serait que là pour l’avertir d’un potentiel que danger humain, canin ou automobile.

Et c’est ici que votre intérêt s’est entièrement évanoui.

Des « que » où ils n’ont pas d’affaires, c’est comme les ongles sur une ardoise : ça fait mal à l’âme. Et ça enlève l’envie de tendre l’oreille. Quand que et son chic dérivé quand qu’on n’existent pas. Point. Pourtant, ils sont de plus en plus répandus. Quand qu’on va dans le sud, quand que je dis telle chose, quand que je commande au resto, quand qu’on se couche de bonne heure… tout ça, c’est non. Quand est un mot indépendant, fier, qui se tient debout. Il fait ses p’tites affaires tout seul, comme un grand.

Étrangement, quand on répète « quand que » plusieurs fois super vite, ça finit par ressembler à « cancre ». J’ai l’impression que c’est pas une coïncidence.

(L’histoire d’Alainzouvi et Bonjour se termine bien, n’ayez crainte.)